En cette saison de fraîcheur… Enfin même de froideur hivernale, on entend mijoter dans les marmites le fameux vin chaud… Les fenêtres sont embuées, nous avons sorti nos plus beaux pulls de Noël et les flocons rendent l’atmosphère paisible. Vous l’avez compris, j’aime cette saison et il n’y a rien de mieux, à mon avis, que d’avoir chaud quand il fait froid dehors ! Mais d’où vient ce petit vin chaud ? Quelle est son origine ?
‘La première qualité d’un grand vin est d’être rouge‘ Wiston Churchill
Le vin chaud est devenu commun de nos jours. Mais à vrai dire, il est depuis son origine très populaire. La recette est des plus facile et chacun peut ajouter sa touche d’originalité. Voici la recette de base sachant que vous sucrez en fonction de vos goûts !
– 1 litre de vin rouge de table (pas question de sacrifier une grande bouteille sauf si vous voulez un vin chaud de luxe !)
– 130g de sucre roux par litre
– de la cannelle
– de la badiane
– des clous de girofle
Pour un peu d’originalité, vous pouvez mettre 1/3 de vin blanc sucré ou sec avec 2/3 de vin rouge. Et il n’y a pas de limite à la folie : rajoutez un peu de liqueur d’orange ou carrément des quartiers d’orange ou de clémentine. Mais aussi du gingembre, de la muscade, du miel à la place du sucre, des raisins secs, des amandes, du citron…
Maintenant, il vous faut faire chauffer le vin avec les fruits et les épices. Laissez réduire puis rajoutez le sucre à votre convenance. A savoir que plus vous laissez cuire, plus les fruits seront confits. Miam ! Ensuite, il vous suffit de servir bien chaud ! Dégustez !
Mais d’où vient cette recette ? Après avoir fait quelques recherches, je me rends compte que l’origine reste incertaine. Je pense pourtant que la pratique du vin chaud existe depuis que le vin est consommé. Le premier vin chaud serait le Conditum Paradoxum, un vin chaud romain datant de l’an 20 après JC. Il s’agit d’un mélange de miel, d’épices (poivre, mastic, safran, nard, laurier), de noyaux de dates torréfiés et de vin sur le feu ! Ce breuvage était très commun dans l’Empire romain et ses colonies.
Dans les pays catalans au XIIème siècle, les écrits font état d’un vin chaud mélangé avec du piment nommé Pimen. Ce breuvage prendra le nom d’Hypocrasen 1390. Cette boisson est un vin sucré avec du miel et aromatisé avec des épices dites ‘royales’ (gingembre, cannelle, musc, ambre gris, cardamone, macis, poivre long…). Il est très répandu au Moyen-Âge mais n’est pas forcément chauffé. Certains hypocras dans la région de Montpellier prennent le nom de Garhiofilatumau XIIIème siècle. Il s’agit d’un vin blanc de qualité élevé avec des épices comme le clou de girofle dont il tire son nom et des plantes nobles. Une propriété de Montpellier, le Château d’Exindre, a cherché pendant près de 5 ans la recette originale tombée dans l’oubli. Ils ont réussi et aujourd’hui le Garhiofilatum peut de nouveau être dégusté.
Les vins chauds ont leur place sur les plus grandes tables royales médiévales. Preuve en est : la plus vieille cruche à vin chaud a été découverte et elle est recouverte d’or et d’argent. Elle appartenait au Comte Jean IV de Katzenelnbogen d’Allemagne. Car si les origines du vin chaud semblent provenir d’Europe du Sud, je pense que les pays froids d’Europe du Nord avaient également cette tradition de faire chauffer le vin. La Suède a une longue tradition de Glögg(terme créé au XVIIème siècle) ainsi que le Danemark et la Norvège. Ce vin chaud est fait à base de vin blanc en majorité, venant du Rhin, et était mélangé avec du miel et des épices (pour changer) : cannelle, gingembre, clou de girofle et cardamone.
Aujourd’hui, c’est surtout à la période de Noël et dans des pays ‘froids’ que le vin chaud est majoritairement consommé. A la portée de tous, il est même donné aux enfants afin d’attendre le Père Noël. Que ce soit dans les pays scandinaves sous le nom de Glögg ou de Glühwein, que ce soit dans les Alpes italiennes sous le nom curieux de Vin brûlé, le vin chaud est une institution durant la saison hivernale : facile à faire, gourmand et original, vive le vin chaud !
N’oubliez pas que le vin chaud peut être consommé accompagné ! Le meilleur accord met et vin est avec du pain d’épices !
Il y a bien sûr plein de traditions de vins chauds : les recettes varient en fonction des pays. Voici, juste pour le plaisir, quelques unes de ces recettes :
Le Glöggqui est un punch chaud danois : pour 12 verres
– 250ml d’eau
– 3 bâtonnets de cannelle
– 20 clous de girofle
– 2L de vin rouge
– 75cl de porto
– 1 verre de rhum blanc
– 1 verre de brandy
– 1 verre de raisins secs
– 2/3 d’un verre d’amandes effilées
– 1/4 d’un verre de sucre
– 1 orange
Le Grogafin de soigner vos maux dûs à l’hiver :
– 1/2 verre de rhum brun
– du sirop de sucre de canne
– 3 rondelles de citron
Egg Noggvenant d’Amérique du Nord et qui est servi en signe de bienvenue : pour 20 verres de lait de poule
– 10 œufs
– 1 verre de sucre
– 250ml de brandy
– 500ml de rhum léger
– 500ml de crème légère
– 1L de lait
La recette ne consiste pas seulement à faire cuire les ingrédients tous ensemble. Il faut d’abord que vous sépariez les blancs des jaunes d’œuf. Vous devez ensuite battre les blancs et rajouter 1/2 verre de sucre. Dans un autre récipient vous devez battre les jaunes avec la 1/2 tasse de sucre restante. Incorporez progressivement les autres liquides et en final les blancs en neige. Vous devez servir chaud en petite quantité avec un peu de cannelle ou de muscade. Cheers !
N’oubliez pas de consommer ces breuvages avec modération car même si le degré d’alcool est moindre suite à la cuisson, cela reste une boisson alcoolisée !