Le Coffey Grain Still

C’est l’histoire d’un whisky né d’une rencontre amoureuse… Masataka Taketsuru est issu d’une famille japonaise produisant du saké. Après l’arrivée dans la baie de Tokyo en 1853 du Commodore Matthew Perry et d’une boisson inconnue des nippons : le whisky, ces derniers vont chercher à la reproduire. Traditionnellement, les japonais font de l’alcool à base de riz mais le whisky c’est une autre paire de manches ! Masataka San est embauché en 1918 par la société Settsu Shuzo afin de percer le mystère et de produire un whisky japonais. 

Mais comment faire ? Masataka San va alors partir en Écosse et c’est alors que la magie va opérer : il va rencontrer Rita Cowan et tomber amoureux. Ils vont se marier et retourner deux ans plus tard au Japon. En 1922, la société Settsu Shuzo fait faillite suite au krach boursier et Masataka San va être embauché par Suntory pour laquelle il va construire la première distillerie de whisky au Japon en 1924. 

Rita, épouse et muse, va pousser son époux à réaliser son rêve : construire sa propre distillerie… Voici donc leur histoire. 

« Si vous cherchez la source du fleuve, vous la trouverez dans les gouttes d’eau sur la mousse » Proverbe Japonais

L'étiquette rose de Coffey Grain

C’est sur l’île d’Hokkaïdo que Masataka San va construire sa distillerie Yoichi dans la plus pure tradition écossaise en 1934. Elle est située à quelque kilomètre de la ville de Sapporo connue pour son climat hivernal particulièrement rigoureux. Juste avant la Seconde Guerre Mondiale, la société Dai Nippon Kaju (‘la grande fabrique de jus japonais’) est créée : les whisky vieillissent en fûts de chêne pendant les 8 premières années et pendant ce temps, Masataka San va développer la production de jus de fruits. En 1952, le nom Nikka Whisky est définitivement adopté (fusion de NIppon et de KAju). Le succès est tel qu’une deuxième distillerie voit le jour en 1969 sur l’île d’Honshu. 

La distillerie Miyagikyo est celle qui nous intéresse dans l’histoire… En effet, le climat de l’île d’Honshu contraste fortement avec celui d’Hokkaïdo. La région de Miyagi où est située la distillerie est entourée de forets et de collines. L’air est pur et l’eau cristalline a convainu Masataka San de s’installer dans cette région. Contrairement à la distillerie Yoichi, Miyagikyo bénéficie des dernières technologies : précision et rigueur, douceur et pureté sont les mots d’ordre. 

Une particularité habite Miyagikyo : la présence de deux alambics de type ‘Coffey’. Quesaco ? Créé en 1830 par Aeneas Coffey, un franco-irlandais, cette technologie va permettre aux Écossais de surpasser les Irlandais. En effet, alors que les alambics à repasse font deux distillations pour créer les Single Malt, l’alambic Coffey ne fait qu’une seule distillation. De plus, les Whisky Single Grain sont du domaine des initiés : la mise en bouteille est très rare. En effet, le Single Grain est distillé à partir de plusieurs céréales et provient d’une seule distillerie. Ils rentrent en général dans la composition des blends, ils sont la base de l’assemblage avec les malt. Traditionnellement fait à partir de blé, le Nikka Coffey Grain Whisky est produit à partir de maïs, lui conférant sa texture soyeuse, sa rondeur et sa grande intensité aromatique.

Masataka Taketsuru décède à l’âge de 85 ans, 10 ans après la création de la seconde distillerie. Il reste à jamais le père du whisky japonais. Aujourd’hui, Nikka Whisky appartient au célèbre groupe Asahi et est très présent en Europe, là où tout a commencé. 

Belle couleur de ce whisky japonais

Nikka Coffey Grain Whisky – 45%

Joli or limpide qui s’accompagne de belles larmes fines. Le nez est miellé et puissant avec des notes fruitées de mandarine et de poire. Assez masculin mais très aromatique, s’en suit l’apparition d’un boisé charmeur avec des touches de coco et de vanille. Le nougat arrive avec un peu de noisette… La bouche est droite mais ample. L’évolution semble fraîche et le milieu de bouche laisse émerger du fruit (mandarine et poire encore) puis évolue doucement vers la réglisse, le zan et l’anis étoilé. La finale est longue sur le citron confit. Une jolie création.

Compter 45 euros la bouteille environ.  

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