Noël c’est l’occasion de se retrouver en famille ou entre amis. Pour une fois dans l’année on oublie son quotidien et on illumine sa vie de milliers de petites guirlandes scintillantes… La saison est propice à la chaleur des cœurs, aux petites attentions et surtout aux éclats de rire lors des repas interminables ! Il faut dire que c’est la période idéale pour ouvrir de bonnes bouteilles ! Ces crus incroyables qui resteront dans nos mémoires !
Durant ces fêtes de fin d’année, je n’ai donc pas dérogé à la tradition et j’ai ouvert quelques petites bouteilles ! L’une d’entre elles est un Château-Neuf-du-Pape 2007 du Domaine de la Vieille Julienne. J’avais un peu peur qu’il soit trop jeune mais bon, n’ayant pas de vins de cette appellation plus jeunes, j’ai sacrifié la bouteille sur l’autel de la gourmandise. Et, Oh Miracle, elle était sublime !
« L’Amour, une source qui a soif«
Le Domaine de la Vieille Julienne existe dans la famille Daumen depuis 1905. Entre volonté de mener une viticulture en biodynamie et ‘prendre le temps de prendre son temps’, le domaine compte aujourd’hui 10 hectares situés dans la partie la plus septentrionale de Château-Neuf-du-Pape. Sur ces terres au terroir si particulier, le Mourvèdre, le Grenache, la Syrah, la Counoise et Cinsault côtoient d’autres cépages plus rares comme le Muscardin et le Vaccarèse. Après une vendange entièrement manuelle et deux tris permettant de sélectionner les raisins les plus mûrs et les plus sains, la vinification est faite sans ajouts exogènes (pas de soufre, pas d’acide tartrique…) et la fermentation est réalisée avec les levures indigènes. L’élevage se fait durant un an dans des foudres et la mise en bouteille se fera au final sans collage et sans filtration. On peut donc considérer ce vin comme brut, nature et naturel. Avant 2001, la mention ‘vieilles vignes’ était appliquée sur l’étiquette : les vignes ont en effet un âge moyen de 40 ans.
– Domaine de la Vieille Julienne, Château-Neuf-du-Pape 2007 (15% Syrah, 5% Cinsault, 10% Mourvèdre, 10% Counoise et 60% Grenache noir).
2007 est une année exceptionnelle à Château-Neuf-du-Pape et ce cru a été noté 95 par Robert Parker. D’un beau rouge rubis puissant et intense, la corole est limpide. Le nez est frais et extrêmement fruité sur la cerise, la mûre et surtout la framboise. Délicat et sensible, ce vin semble être tout en finesse. La bouche confirme l’impression fruitée. Ronde et fraîche: des saveurs veloutées de réglisse et de fleurs d’acacia remplissent la bouche. Ample avec une attaque puissante, ce vin est homogène et la finale est très douce dans la gorge. Des notes de fruits noirs apportent un peu de consistance sous forme de confiture de mûre et de cerise noire. Une note discrète mais présente d’encens termine ce vin qui est d’une éclatante beauté. Je pense que c’est l’un des plus jolis vins que j’ai bu, une vraie surprise et une vraie découverte. Autant la dégustation seule a été agréable, autant la dégustation accompagnée du plat de Noël a été superbe… La dinde avec châtaignes, cèpes et céleris a accompagné à merveille un vin que j’ose définir comme ‘féminin’, description qui me fait frémir mais qui, dans ce cas, est bien représentative !
Compter 45 euros la bouteille (cela dépend des cavistes)