Entre le Rhône Méridional et le Rhône Septentrional, il y a un gouffre ! Nous voilà entre deux monts, le fleuve courant au milieu et sur chaque versant de la vigne. Impression étrange quand on arrive dans cette région : la vigne ressemble à des rubans.
Chapoutier, Jaboulet, que des grands noms qui, grâce à de grands panneaux, marquent leurs vignobles. A Tain L’Hermitage, se trouve donc la fameuse cave de Chapoutier dans l’une des rues passantes de la ville.
Chapoutier est une très grande Maison du Rhône qui pratique la sélection parcellaire. Chaque vin représente une parcelle sauf rare exception où il y a eu un assemblage de plusieurs parcelles. Les crus de Chapoutier bénéficient tous d’une attention spéciale de la part de Michel Chapoutier en personne. La Maison ne produit pas exclusivement des vins du Rhône, mais est présente également en Alsace, en Australie, au Portugal…
La carte de la région du Rhône.
« Fac et Spera » : Fais et Espère.
– Les Tanneurs, Saint Peray 2011 (Marsanne et/ou Roussane).
Situé en face de Valence, Saint-Peray ne produit que des vins blancs. D’un joli jaune doré clair dans le verre, la dégustation s’annonce prometteuse. Le nez est très aromatique et rond sur les agrumes. Curieusement, il est également animal. Nez vraiment particulier. La bouche est fraîche et grasse sur les agrumes et le bourgeon de cassis. Très velouté, j’ai l’impression de manger une olive verte. La finale est veloutée et fait saliver.
Compter 11,50 euros la bouteille.
– Hongrie, Saint Peray 2011.
Provenant d’une seule parcelle ayant des vignes de 25 à 30 ans, Hongrie est vraiment à part, à cause d’un cours d’eau qui la traverse. D’un bel or pâle, le nez est incroyable : toasté et minéral, une bouffée d’embruns. Piquant sur la langue, on sent de la fraîcheur. L’attaque est ronde pourtant ainsi que beurrée. La longueur est sauvage sur l’olive. Ce vin est très long et très frais. On ressent que sur le terroir d’Hongrie, un cours d’eau a joué un rôle.
Compter 21 euros la bouteille.
– Les Meysonniers, Crozes-Hermitage Bio Blanc 2011.
Ce vin bio a un nez intéressant sur les agrumes et la noisette. Velouté, je ressens également des flaveurs florales. La bouche est belle et fraîche, légèrement piquante. Le citron, les fleurs blanches, la bouche est clairement synonyme de délicatesse. Veloutée puis droite, on a l’impression de boire une sauce beurrée citronnée…la finale est légère et longue.
Compter 12,80 euros la bouteille.
– Deschants, Saint Joseph 2011.
D’un beau jaune or, le nez est puissant. Légérement sur le pipi de chat (!!) et le bourgeon de cassis. Très citronné, ce vin présente une belle fraîcheur et une belle minéralité. La bouche paraît plus sucrée et a une surprenante rondeur. Ce vin est très raffiné, sur la pêche, l’abricot et le citron. La finale est extrêmement parfumée.
Compter 14,50 euros la bouteille.
– Invitare, Condrieu 2010 (100% Viognier).
D’un joli jaune or, cet Invitare, a un nez très fruité sur la pêche et l’abricot. Très minéral, le nez est rond et frais. Moins droite en bouche que les vins précédents, les saveurs sont miellieuses, abricot et pêche. La finale est sur la fleur d’oranger, un peu poivrée et fleurie.
Compter 33 euros la bouteille.
– Chante-Alouette, 130 hectares à Hermitage 2002 (Marsanne et Syrah).
Ce beau vin doré est un assemblage de 3 parcelles. Avec un élevage de 12 mois en barriques, le premier nez de ce Chante-Alouette est fruité (banane) et fleuri (petite marguerite, foin). Il y a également un léger fumé agréable. La bouche est fraîche sur le jasmin, l’acacia et est accompagné par un léger cuir. La finale est citronnée mais il y a aussi des saveurs de vieux miels. A boire !
Compter 29 euros la bouteille.
– Les Meysonniers, Crozes Hermitage Bio 2010 (100% Syrah).
Bénéficiant d’une culture biologique, ce 100% Syrah présente une robe pourpre sombre. Le nez est très aromatique sur la violette et le poivre rose. Le deuxième nez est boisé et végétal (laurier rose). Ample en bouche mais relativement droit, la bouche est poivrée et fleurie sur la rose. La finale est belle, boisée sur le bois de rose. Mais il y a également des fruits comme le coing, la figue et la prune. Attendez au moins 5 ans.
Compter 11,50 euros la bouteille.
– Deschants, Saint Joseph 2010.
D’un superbe rouge violine sombre, le nez de ce Deschants qui a bénéficié d’un élevage exclusivement en cuve est sur la griotte avec des touches délicates de réglisse. La svalte fraîche s’échappe aussi du verre ! Unique ! Curieusement, la bouche est plus tannique que le précédent mais il est extrêmement souple. Je ressens du poivre rose et du cassis. Mais la finale est très minérale et épicée. Intéressant mais il faudra être patient : 5 à 7 ans de garde.
Compter 14,50 euros la bouteille.
– Les Granilites, Saint Joseph 2010.
Le nez est très poivré et animal. L’élevage en barriques a rendu ce Granilites très puissant. Rond et poivré en bouche, il est pourtant très délicat sur le fruit (cerise). Il y a une très belle acidité. C’est un vin gourmand !
Compter 20 euros la bouteille.
– Les Arènes, Cornas 2009.
D’un beau pourpre sombre, j’entre dans l’Arène avec un nez sur le fruit. Boisé puissant mais dosé, le second nez confirme la présence très intense des fruits et du bois. Le millésime ensoleillé de 2009 accentue la sensation d’alcool. La bouche est plus sucrée, plus fruitée et aussi toastée. La finale est très agréable sur le cacao. Une très belle découverte : complexe et gourmande.
Compter 27 euros la bouteille.
– Les Bécasses, Côte Rôtie 2009 (100% Syrah).
Situé au nord du Rhône, l’appellation Côte Rôtie est extrêmement renommée. Les Bécasses a un beau rouge foncé et limpide. Le premier nez est boisé mais est aussi sur le cuir et la griotte kirch. La bouche est ronde. Il y a une certaine sucrosité avec des tannins ronds. Le cacao, la griotte, le pruneau et le café sont des arômes complexes que je retrouve en bouche. La minéralité et la fraîcheur sont très agréables. La finale est sur la torréfaction et le pruneau. Très puissante et très longue, la finale est pourtant délicate. L’alcool prend bien la bouche. Une belle découverte.
Compter 43,50 euros la bouteille.
– Monier de la Sizeranne, Hermitage 2009.
Pour la petite anecdote, Monsieur Maurice de la Sizeranne est fondateur de l’Association Valentin-Haüy au service des aveugles et des malentendants. Il a beaucoup œuvré pour la cause des non-voyants et donc en hommage, toutes les étiquettes de Chapoutier sont également écrites en braille.
D’un pourpre profond, le nez de Monier de la Sizeranne est sur la griotte et la prune. La bouche est ample et aromatique. Directe et sucrée, il y a également des tannins souples. Boisée, la bouche est sur le cacao et le laurier. C’est un très beau vin, d’une grande prestance. Tannique et structuré, la prune et la griotte ressortent sur un lit de fraîcheur. La finale est végétale mais légère. Une belle réussite qui nécessite un peu de patience tout de même.
Compter 51,50 euros la bouteille.
Une dégustation époustouflante. Des vins construits, plus ou moins complexes, mais uniques qui sauront régaler les papilles de chacun. Rhône classique ou Rhône moderne, la Maison Chapoutier est une valeur sure. Vous pouvez donc vous rendre au caveau afin de faire une dégustation (gratuite) et surtout être aidé pour faire connaissance avec la région grâce aux personnes travaillant sur place qui sont de vrais professionnels du vin. Les tarifs peuvent évoluer.
Caveau M. Chapoutier
18, avenue du Dr Paul Durand
26600 Tain L’Hermitage