Avec le déluge qui s’abat sur nous actuellement, j’ai envie d’un peu de soleil et de couleurs… Hé Kevin, je veux des arc-en-ciels dans ma vie ! Ce thème m’a aussi inspiré à la lecture du dossier de presse de Spirits of Japan, le salon des boissons japonaises auquel je participe dans quelques jours : les 11, 12 et 13 novembre.
Dans leur dossier, l’équipe parle d’un célèbre saké noir ! De là, j’ai pensé à d’autres couleurs que j’avais rencontré lors de mes nombreuses (mais toujours avec modération) dégustations de nihonshu… J’en suis venue à une conclusion : le saké a mille couleurs. Et pourtant, c’est un alcool blanc et un grand nombre de personnes me regardent avec des yeux ronds quand je décris son aspect visuel. Car après tout, transparent, c’est transparent !
Oui… mais non… Il est vrai que la grande majorité des sakés japonais sont translucides et sans réelles couleurs. Mais ils peuvent avoir des reflets : vert, doré, jaune paille, argent. Et certains par contre sortent de l’ordinaire et affichent clairement la couleur !
Plongeons donc dans cet arc-en-ciel de couleur nihonshuesque !
- Les couleurs classiques
Jaune paille ou or : le saké japonais peut se vêtir d’or pour les belles occasions. En règle général, ce sont des sakés qui ont connu une méthode traditionnelle (Kimoto ou Yamahai) et surtout les sakés Muroka (qui n’ont pas fait de filtration sur charbon) qui vont se teinter de jaune paille. Il ne faut pas non plus oublier les sakés vieillis, les koshu, qui peuvent allez du doré au cognac en passant par le noir. Si le coeur vous en dit, Daruma Masamune est l’un de mes koshu préférés (à retrouver dans mon livre « 111 Sakés à ne pas manquer ») !
Blanc : vous allez surement reconnaître le seul et l’unique style de saké qui donne un aspect laiteux presque crémeux à la boisson ! Il s’agit des Nigorizake, les sakés non filtrés. Certains peuvent être troubles alors que d’autres ont l’apparence d’un Yop ! Dans tous les cas, ils ne laissent pas indifférents par leur texture et leur complexité aromatique.
- Les couleurs atypiques
Rose : Il existe des sakés qui sont réalisés avec des riz rouges. Le riz va donc donner une couleur rosé au saké. J’ai eu l’occasion d’en déguster plusieurs et notamment, le très agréable Cokun de We Want Saké. J’ai trouvé aussi le saké Asamurasaki de chez Osake réalisé avec du riz rouge. Sur Otsukimi, je n’en ai plus mais pendant plusieurs années j’ai distribué Caro Rosé. Il y a une autre méthode pour obtenir cette couleur rosée uniquement en son genre : utiliser une levure rouge ! Un très bel exemple est le saké pétillant Awa, Kikuizumi Hitosuji Rose (à retrouver aussi dans mon livre).
Bleu : J’en ai déjà parlé dans un autre article (ici), il existe des sakés et notamment Seilan Blue Saké de Sato Shuzo qui est bleu ! Il a été coloré avec le pois bleu qui est une plante. Ce saké est complètement dingue car il va changer de couleur dès que vous rajoutez du citron : il deviendra violet !
Noir : J’en ai parlé en introduction, le salon Spirits of Japan met en avant un saké unique, noir, qui est réalisé comme un Pedro Ximenez espagnol. J’attends avec impatience d’avoir potentiellement l’opportunité de le déguster ! En attendant, j’ai trouvé un autre saké noir car fait avec du riz noir. C’est un saké italien dont le nom est évocateur : Nero. C’est le tout premier saké 100% italien car non seulement le riz est italien mais des levures de bière italiennes sont aussi utilisées. Un produit atypique, qui apparemment fait déjà des émules chez les mixologistes.
Vert : Et oui… les sakés verts existent mais ils sont aussi colorés. Naturellement avec l’ajout de thé matcha. Cela donne une belle couleur verte vive et un goût, vous vous en doutez, très thé vert ! Et à partir du moment où vous mélangez le saké avec des fruits ou des plantes, forcément toutes les couleurs de l’arc-en-ciel sont réalisables !
J’espère que ces sakés vous auront remis un peu de couleurs dans votre vie en attendant le retour du soleil qui se cache toujours derrière les nuages d’automne !
#Emission France Bleu Gironde du 9 novembre 2023 avec Marie-Corine Cailleteau : cliquez sur le lien pour écouter le replay plus facilement !