Parfois il faut le voir pour le croire… C’est bien ce qui s’est passé avec la Vodka Pyla !! Il faut dire que cet alcool est plutôt aux antipodes du Bassin d’Arcachon ! On me parle de vodka, je prends limite un accent russe (étant blonde en plus on ne m’en voudra pas), je pense caviar, froid glacial, neige, matriochkas, ouchanka, Kremlin… Bref je pense à tout sauf au sable blond, aux forêts de pins des Landes, au bleu scintillant de la mer, aux voiliers tanguant délicatement, aux parcs à huîtres… Et pourtant ! Vous me direz ‘oui mais tu n’y connais rien !! Souviens-toi de Grey Goose élaborée à Cognac par H.Mounier’… C’est pas faux !
Eymeric Bernard, directeur délégué de Valdronne (quatrième génération à la tête du groupe créé en 1928) a lancé l’idée un peu folle de réaliser un spiritueux made in Aquitaine, emprunt du terroir de la région, au goût évocateur entre fraîcheur marine et chaleur sablée. Pour réussir ce pari incroyable, Eymeric a fait confiance à deux personnages : le docteur en œnologie Gilles Arramon et l’alchimiste Lucien Viaud.
« Il est préférable de noyer son chagrin dans la vodka. Comme c’est russe, on est sûr que ça ne remontera pas à la surface !«
A l’origine, la famille Bernard est leader dans la production et la vente de Brandy en Europe, commercialisé sous des labels privés. Mais aujourd’hui c’est différent : la Vodka Pyla, c’est leur marque, leur création avec deux autres spiritueux (l’eau-de-vie de vin Aqua et le limoncello Kypris). L’originalité de cette vodka est de lier un groupe bordelais qui gère des liqueurs sur un plan international avec ses racines.
Dans son laboratoire, le magicien Lucien Viaud va mettre au point un procédé de filtration naturelle d’eau à travers des couches terrestres : ici il s’agit de sable provenant directement de la Dune du Pyla. Le sable va donner son nom à la Vodka : couple silicium et excellence qui donnera Excellium. Qui plus est, ce sable vient directement de la propriété familiale de la Teste-de-Buch, constat d’huissier faisant foi. De plus, le blé utilisé pour la fabrication de cette Vodka est française, certifié sans gluten (ce qui atténue l’amertume). Le procédé de fabrication qui s’ensuit se passe en 5 étapes et il s’agit d’abaisser le degré d’alcool grâce à des paliers successifs. L’eau douce qui intervient dans ces étapes, provient d’une nappe profonde datant de l’éocène.
Créée en 2011, cette Vodka ‘débranchée’ ne compte que 10 000 bouteilles produites par an pour commencer…
Le vin a ses œnologues et la vodka a ses kipers ! La dégustation d’une Vodka n’est pas comme celle d’un vin et cet alcool qui peut sembler brûlant et sec, s’avère être d’une extrême délicatesse et remplie de saveurs lorsqu’on sait la déguster… J’étais au départ de cet avis et en me penchant sur la question, il s’avère que j’ai véritablement apprécié cette Vodka aux arômes subtils. Alors avant de vous donner mon commentaire dégustation, voici un petit topo sur la consommation de Vodka.
Déjà il faut se munir d’un verre à Vodka… Les consommateurs ne s’embarrassent pas de ce détail mais vous pouvez trouver chez Riedel notamment un verre qui mettra en valeur les arômes de ce spiritueux. Normalement, votre Vodka est censée être limpide comme de l’eau avec de belles larmes. N’oubliez pas de la mettre au frais au congélateur (elle ne va pas geler, ne vous en faites pas), il faut la servir glacée. Les russes la servent dans de tous petits verres et elle accompagne des plats gras mais aussi des plats simples comme des harengs fumés ou des pommes de terre en robe des champs saupoudrées de beurre et d’aneth. Juste avant le grand carême précédant Pâques, on sert la Vodka avec des blinis avec du beurre fondu, de la crème fraîche, du saumon fumé, des oeufs mollets, des harengs fumés et bien sûr du caviar (noir pour l’esturgeon et rouge pour le saumon). Sinon, à chaque fois qu’il y a des invités, la Vodka est proposée : il convient de l’accepter et de boire le verre cul-sec avec des cornichons malossols afin de casser la force de l’alcool.
Une Vodka doit donc être impérativement servie glacée et bue cul-sec. Il doit y avoir une douceur et un équilibre en bouche. Quatre familles d’arômes peuvent alors apparaître : les grains, le pain grillé, les solvants et le beurré. Ces arômes permettent aux kipers de reconnaître l’origine de la Vodka et même ses ingrédients de base. Voyons maintenant ce que la Vodka Pyla nous réserve !
Vodka Excellium Pyla – 40%
La Vodka est limpide, embuée par la fraîcheur du fait de son passage au congélateur. Les larmes sont nombreuses et relativement grasses. Le nez est puissant mais peu agressif comparé aux Vodka que l’on peut rencontrer dans le commerce pour une consommation ‘courante’. On sent certes l’ethanol mais progressivement des arômes anisés, menthés et poivrés apparaissent. A savoir que c’est dans les 5 premières minutes qu’une Vodka s’ouvre : ce n’est pas comme le whisky ou le vin que l’on peut laisser quelques minutes afin que les molécules s’échappent. Pour la dégustation, si j’ai bien compris, il faut inspirer par le nez puis avaler cul-sec (ou recracher, ça dépend des écoles) et expirer par la bouche afin que l’alcool soit moins puissant et que les arômes au contraire le soit ! J’ai alors ressenti des notes de fenouil et d’anis… Une pointe de réglisse dans une grande fraîcheur. Après quelques instants, ce sont des touches de prune verte et de mirabelle qui apparaissent. Le tout étant d’une intrigante fraîcheur, une Vodka classe… Une très belle surprise !
Je dois avouer que je ne suis pas une dégustatrice de Vodka… Donc pour ne pas vous dire de bêtises, je suis allée voir les commentaires dégustation de la Vodka Pyla. Oh surprise !! Les arômes que vous êtes censés retrouver sont les suivant : poivre, réglisse, pomme de pain et herbes aromatiques de la Méditerranée. Pas si mal ma dégustation !! Alors pour faire honneur à ce délicieux alcool, courrez acheter un caviar d’Aquitaine !
Compter 33 à 35 euros la bouteille dans le CHR.
Pyla Vodka Excellium 40%
Produit en France
Valdronne SA
87, Quai de Paludate
33800 Bordeaux